Les recommandations : 1. Un coût économique de l’inaction élevé. Comme en 2007, les experts mettent en exergue le coût économique de l’inaction : plus les gouvernements tardent, plus la charge sera lourde pour les générations futures.
C. Les recommandations
1. Un coût économique de l’inaction élevé
Comme en 2007, les experts mettent en exergue le coût économique de l’inaction : plus les gouvernements tardent, plus la charge sera lourde pour les générations futures. Une augmentation de la température mondiale de 2 °C pourrait ainsi entraîner une perte d’entre 0,2 % et 2 % des revenus annuels mondiaux. En revanche, les travaux du GIEC n’ont pas fourni d’évaluations des coûts et des bénéfices de la lutte contre le changement climatique. Les seuls chiffres mis en avant par le troisième volet du rapport tablent sur une croissance économique en baisse de 0,06 % sur une croissance anticipée de 1,6 % à 3 % par an d’ici 2100. Les effets sur l’emploi sont eux aussi très mal analysés.
2. Un modèle énergétique à revoir
Le troisième volet du rapport du GIEC souligne l’urgence qui s’impose aux États de limiter le réchauffement climatique. Il s’agit de contenir, d’ici la fin du siècle, la concentration des GES dans l’atmosphère à 450 parties par million (ppm) (valeur associée à un réchauffement de 2 °C). Cela suppose de réduire les émissions mondiales entre 40 % et 70 % d’ici 2050 et de les ramener à un niveau « proche de zéro » d’ici à 2100.
Pour atteindre ce but, des changements de comportement doivent intervenir dans tous les secteurs dont, en premier lieu, celui de l’énergie – qui représente 35 % des émissions, devant l’agriculture et la forêt (24 %), l’industrie (21 %), les transports (14 %) et le bâtiment (6 %). Dans ce dessein, selon les experts du GIEC, le recours aux énergies peu carbonées va devoir tripler, voire quadrupler d’ici 2050, l’efficacité énergétique des bâtiments doit être améliorée, sans oublier le développement des techniques de captage et de stockage du CO2. L’instauration de normes d’émissions plus contraignantes, la mise en place de taxes fondées sur les émissions et de marchés du carbone. La réduction des subventions aux énergies fossiles constitue une autre mesure éventuelle.
M. Jean Charles Bancal des Issarts
Conseiller stratégique aux affaires internationales de Will, opérant depuis Paris, France