La compensation volontaire, via les crédits carbone, permet de neutraliser les émissions de gaz à effet de serre en finançant des projets concrets qui visent à les réduire ou à les capturer. Ces initiatives, variées dans leur approche, contribuent activement à la transition vers un avenir durable. Elles s’alignent sur les objectifs environnementaux mondiaux visant à diminuer notre empreinte écologique.

Cet article examine les différentes catégories de crédits carbone, depuis les projets de réduction des émissions à la source, jusqu’aux technologies avancées de capture et aux solutions naturelles de séquestration du carbone.

 

Les 3 types de crédits carbone 

Le marché volontaire du carbone est vaste et présente diverses formes distinctes. On peut toutefois catégoriser les différents types de projets de crédits carbone :

  • Les crédits issus de l’évitement ou de la réduction à la source des émissions, comme par la conversion énergétique ou l’efficacité énergétique;
  • Les crédits issus des technologies de capture de carbone grâce à l’ingénierie. Par exemple, la séquestration peut s’effectuer par injection de CO2 dans des formations géologiques souterraines, comme des aquifères salins ou des cavités vides. D’autres projets innovants, comme Deep Sky sont aussi en phase de développement;
  • Les crédits issus des GES séquestrés grâce à la nature (Ncapture du CO2 pour ensuite l’incorporer dans différents produits, afin d’éviter qu’il ne retourne dans l’atmosphère

 

La réduction des émissions à la source

Les crédits de réduction des émissions à la source représentent l’évitement et/ou la réduction d’émission de GES. Les réductions doivent aller au-delà des pratiques d’avant ou des pratiques dites communes. Ces crédits encouragent donc le dépassement du ‘ Business As Usual pour des pratiques écoresponsables et novatrices. Par exemple, la conversion d’énergies fossiles à une énergie verte, l’efficacité énergétique et la revalorisation des déchets font partie des projets de réduction des émissions à la source.

 

Stratégies de conversion et efficacité énergétique

Par la conversion énergétique, on passe d’une source d’énergie à haute intensité carbone par kWh à une source d’énergie à faible intensité carbone.

Lorsqu’on passe d’une énergie fossile à une énergie verte (géothermie, éolienne, hydroélectricité, nucléaire, solaire) on évite ou réduit les émissions de GES associées à la combustion du carburant. Pour chaque kWh généré, l’empreinte carbone est proportionnellement plus faible qu’auparavant, contribuant ainsi à la réduction de la tonne de CO2 émise.

Par des mesures d’efficacité énergétique, on remplit le même besoin avec une consommation énergétique moindre. Ainsi, les émissions de GES sont encore réduites.

Par exemple, la biomasse torréfiée transforme des résidus de bois en énergie propre, la récupération de chaleur valorise les rejets thermiques, et la gestion de la demande réduit l’énergie consommée dans les bâtiments. De plus, les normes d’efficacité énergétique élevées pour les nouveaux bâtiments et les rénovations importantes améliorent leur performance énergétique et limitent l’impact environnemental.

 

La revalorisation des matières résiduelles pour limiter les émissions

Traditionnellement, les matières résiduelles sont envoyées dans des lieux d’enfouissement. Cela émet des GES en raison de la décomposition des déchets. Lorsque les matières résiduelles sont recyclées ou compostées, les émissions de GES sont grandement réduites. Ultimement, c’est encore mieux lorsque les matières résiduelles sont réutilisées. Par exemple, cela peut être comme matière première. Ainsi, on évite la potentielle extraction des matières premières pour fabriquer un produit.

Un bon exemple serait un membre de la Communauté Durable de Solutions Will, Lauzon Bois Énergétique, qui récolte les résidus de bois de plusieurs installations industrielles. L’entreprise évite l’enfouissement initialement prévu et les émissions de GES associées à la décomposition du bois. Ensuite, Lauzon Bois Énergétique les transforme en granulés de bois pour le chauffage à la biomasse. Comme le dit un dicton populaire, les déchets de l’un sont les trésors de l’autre !

En addition, les projets de réductions à la source encouragent également l’innovation, puis le développement et l’adoption de technologies plus propres et durables.

Enfin les projets de réduction sont adaptables aux spécificités de différents domaines et industries. Cela en fait une catégorie de projet à haut potentiel, très flexible et aux nombreuses applications et co-bénéfices, favorisant aussi les objectifs de développement durable.

 

La séquestration des GES par des technologies de capture avancée

Les technologies de capture des gaz à effet de serre (GES) jouent un rôle essentiel dans la réalisation des objectifs de neutralité carbone. Elles permettent de capturer d’importantes quantités de CO2 avant ou après leur émission dans l’atmosphère, contribuant ainsi à la réduction du quota carbone.

Ces projets innovants offrent une solution technologique aux émissions inévitables générées par des secteurs tels que l’industrie, l’agriculture, et les transports.

La séquestration par capture technologique complète les solutions d’évitement et de réduction des émissions, en capturant les GES résiduels qui ne peuvent être évités. En investissant dans ces projets, les entreprises participent activement à la lutte contre le réchauffement climatique tout en stimulant l’innovation, la recherche, et le développement des technologies vertes.

 

L’innovation technologique au service de la capture des émissions

L’innovation technologique se concentre sur des solutions permettant de capturer les émissions de carbone disponible après leur production, offrant ainsi une réponse aux secteurs où il est difficile de limiter directement les rejets.

Contrairement aux approches visant à réduire les émissions en amont, ces technologies capturent le CO2 déjà émis et le stockent de manière sûre, contribuant ainsi à l’atténuation de l’impact environnemental.

 

La séquestration carbone par les écosystèmes : un atout naturel contre les GES

Les projets de séquestration naturelle exploitent la capacité des écosystèmes à absorber et stocker le carbone atmosphérique, notamment dans les sols agricoles. Grâce à des milieux naturels comme les forêts, les mangroves, ou les zones humides, le carbone est capturé via la photosynthèse et stocké dans la biomasse végétale et les sols. Ces écosystèmes agissent comme de véritables puits de carbone, limitant ainsi les émissions de gaz à effet de serre (GES).

La préservation et la restauration de ces milieux permettent de maximiser leur potentiel de séquestration. Par exemple, la plantation d’arbres ou la protection des forêts existantes empêche la libération de CO2 due à la déforestation, tandis que les tourbières, en retenant le carbone dans des conditions favorables, stockent ce dernier pour des millénaires.

En plus de capturer les GES, ces projets renforcent la biodiversité et restaurent les écosystèmes naturels, contribuant également à l’adaptation climatique. Des initiatives comme la restauration des mangroves aident à réguler le climat local et à réduire les risques d’inondations, offrant ainsi des avantages environnementaux multiples.

 

Pourquoi les types de crédits carbone sont important?

Il est important de connaître les différents types de crédits carbone avant d’envisager l’achat de crédit carbone, parce que, comme le dit Sebastien Cross, co-fondateur de BeZero Carbon, « certains crédits carbone performent mieux que d’autres pour assurer la véritable réduction des émissions de GES. »

En effet, certains crédits, notamment ceux issus de projets de séquestration naturelles (solutions fondées sur la nautre), ont souvent eu mauvaise presse pour différentes raisons, certaines plus légitimes que d’autres.

 

L’impact direct des crédits carbone sur la lutte contre le réchauffement climatique

Premièrement, dans ces projets, il est difficile de maintenir la séquestration de CO2, car les milieux naturels sont soumis à de nombreux aléas, comme les feux de forêt. Lorsque les végétaux servent de combustibles, le CO2 emmagasiné est immédiatement remis dans l’atmosphère. Pour y remédier, certains porteurs de projets appliquent des probabilités pour prendre en compte ces aléas.

Deuxièmement, les crédits carbone peuvent être délivrés selon le nombre de tonnes de GES qu’un projet prévoit réduire. En d’autres termes, ces crédits carbone sont estimés et sont vendus avant que la réduction ne se soit réellement produite. C’est ce qu’on appelle la certification ex-ante. Ceci permet au proposeur de projet d’avoir du financement avant et pendant le développement de son projet.

Cependant, cette méthode de certification peut causer des problèmes lorsque les crédits sont achetés. Après l’achat, et si un malheureux aléa empêche le déroulement prévu du projet, cela peut ainsi causer un achat de crédit carbone qui ne représente pas une réelle réduction de GES.La certification ex-ante, bien qu’elle ne soit pas exclusive aux projets naturels, est plus courante pour ce type de projet.

La nature met de nombreuses années à emmagasiner les tonnes de carbone qu’elle a le potentiel de stocker. Dans le cas de la plantation d’arbres, la plupart des arbres prennent plus de 25 ans avant d’avoir terminé leur croissance et l’emmagasinage de carbone dans leurs tissus. De plus, l’acquisition des terres est souvent très dispendieuse et c’est pourquoi le financement est nécessaire dès le début du projet. Imaginez devoir attendre plus de 25 ans avant de commencer à rembourser votre dette !

 

Attention à la généralisation sur les types de crédits carbone

Si les crédits carbone issus des projets naturels comportent un risque, cela signifie-t-il que l’ensemble des crédits carbone de cette typologie ne servent à rien ? Non. Mettre tous les crédits carbone dans le même panier serait comme dire que tous les aliments sont mauvais pour la santé parce que les bonbons existent. Ridicule, non ?

Le Conseil sur l’intégrité du marché volontaire du carbone (ICVCM) soutient d’ailleurs que pour le développement de projets de réduction d’émissions de GES et pour l’atteinte des objectifs climatiques mondiaux. Les crédits carbone sont un outil essentiel.

Solutions Will s’engage et prend des actions concrètes pour le climat. Chez Will, nous sommes spécialisés dans les projets climatiques situés au Québec et en Ontario. Ainsi les crédits carbone de Solutions Will sont de haute qualité. Quoi de plus sûr et intègre qu’un crédit carbone issu d’une tonne de GES qui a déjà été réduite? Découvrez nos crédits carbone issus de projets de réduction à la source.

Si vous préférez acheter des crédits carbone basés sur la nature (NBS), nous vous conseillons les crédits carbone de notre partenaire Carbone Boréal. Projet fondé sur la science québécoise, vous aurez ainsi accès à des crédits carbone locaux et vérifiés qui protègent la forêt boréale, avec des parties prenantes bien identifiées.

Autrice et rédactrice de l’article

Anne Ménard
Auditrice GES
Autrice et rédactrice

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