Le marché volontaire du carbone, en développement depuis 2006, est à l’abri des soubresauts politiques observés sur les marchés réglementés du carbone régional, national et continental.
Le marché volontaire du carbone, en développement depuis 2006, est à l’abri des soubresauts politiques observés sur les marchés réglementés du carbone régional, national et continental. Des soubresauts politiques des 2 dernières années ont été constatés en Australie suite aux élections de l’automne 2013 et en Europe avec la baisse significative de la valeur du marché réglementé ETS à des niveaux mettant son existence en jeu. Suite à la COP 17 de Durban en Afrique du Sud, on a également observé le retrait du protocole de Kyoto du Canada, du Japon et de la Russie. Au début 2014 au Québec il y a eu une recommandation de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec à l’effet de suspendre l’application du marché réglementé.
Il est navrant et désolant de constater cette instabilité des marchés réglementés dans un contexte ou la majorité des scientifiques et des gouvernements de notre monde reconnaissent l’ampleur des défis planétaires afin d’éviter une augmentation de 2oC de la température moyenne planétaire. Les mêmes scientifiques affirment que ce que nous subissons actuellement comme condition climatique est le fruit des émissions de GES provenant d’activités humaines cumulées depuis 40 ans. Et pourtant, nous n’arrivons même pas à stabiliser les émissions annuelles de GES. Elles augmentent année après année. À quand une stabilisation ou même une première réduction des émissions globales de GES, aussi minime soit-elle ?? Non seulement nous constatons que nous creusons notre propre tombe, mais nous la creusons encore plus rapidement année après année. Une aberration comme le soulignait notamment M. Bill Gates de Microsoft dans une entrevue accordée en mars 2014 au magasine Rolling Stone.
Actuellement, la contribution du marché volontaire du carbone aux cibles planétaires de réductions des émissions de GES est encore marginale, mais, selon nous, elle est appelée à croître. Ce marché représente actuellement moins de 0,2 % des émissions planétaires du monde et ne couvre même pas l’augmentation annuelle des émissions mondiales. La société civile est un maillon important du marché volontaire. Au-delà des réductions quantitatives qu’elle peut apporter, elle joue un rôle majeur à notre changement comportemental de par la motivation d’agir maintenant, la stimulation et la réalisation d’efforts aussi minimes qu’ils soient. Elle peut ainsi créer ainsi un effet d’entrainement tout en enrayant le cynisme et le pessimisme ambiant combiné avec une implication intergénérationnelle.
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Martin Clermont, président-directeur général, Solutions Will