Face au réchauffement climatique, des organismes comme Solar Impulse proposent des solutions afin d’apporter de réels changements. Cette fondation a notamment offert une formation en ligne sur l’économie circulaire, à laquelle Solutions Will a participé. Ce choix de sujet est entièrement pertinent.

En effet, aujourd’hui, seulement 8,6 % de l’économie mondiale est circulaire. En 2017, l’extraction de ressources a dépassé le seuil historique des 100 milliards de tonnes. Le rythme d’extraction des ressources augmente deux à trois fois plus vite que l’innovation en matière de récupération et recyclage des déchets.

Le lien entre économie linéaire et changement climatique

Ainsi, la croissance économique est, dans le modèle actuel, propulsée par l’extraction de matières premières vierges à faible coût. Ce modèle de développement est linéaire, c’est-à-dire qu’il repose sur le cycle de vie « extraire, fabriquer, jeter ». Son implantation remonte aux débuts de l’ère industrielle, et s’est accompagné d’un réchauffement progressif du climat.

Les matières premières vierges ont, en effet, un facteur d’émission très supérieur aux matières recyclées. Par exemple, l’aluminium vierge génère 19 fois plus de gaz à effet de serre (GES) que l’aluminium recyclé. De plus, la courte durée de vie des biens et l’absence de récupération des matériaux en fin de vie cause de nombreuses émissions liées à la gestion des matières résiduelles. Repenser l’intégralité de la chaîne de production est donc devenu une nécessité dans la lutte face au dérèglement climatique.

Comment l’économie circulaire peut limiter le réchauffement climatique

Des études suggèrent que si les entreprises intègrent l’économie circulaire au cœur de leur modèle d’affaires, leurs réductions de GES peuvent aller jusqu’à 34 %. Ou encore, une étude du Club de Rome conclut que l’implantation d’une économie circulaire et de fonctionnalité en Suède permettrait une diminution de ses émissions de GES de 70 %.

En effet, l’économie circulaire est régénérative. Elle est un « système de production, d’échange et de consommation visant à optimiser l’utilisation des ressources à toutes les étapes du cycle de vie d’un bien ou d’un service, dans une logique circulaire » (source : Pôle québécois de concertation sur l’économie circulaire).

Cette transformation des modes de production et consommation suppose, premièrement, de concevoir des biens durables, économes, faciles à réparer et à recycler. Deuxièmement, il faut aussi optimiser l’usage des produits déjà en circulation, à travers l’économie de partage et de fonctionnalité, la réparation, la réutilisation et, en fin de vie, le recyclage.

L’économie circulaire au Québec

Dans un récent rapport, Québec Circulaire met de l’avant le Québec comme la province la plus avancée au Canada en matière d’économie circulaire. L’institut EDDEC a initié de nombreuses collaborations entre le monde de la recherche et le monde des entreprises. Beaucoup de projets ont vu le jour à Montréal en matière de symbiose industrielle et de réseaux d’économie circulaire et de partage. Le secteur des minéraux et métaux a aussi amorcé de nombreuses démarches circulaires.

Pour conclure, atteindre la cible des accords de Paris de ne pas dépasser 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle devra passer, en partie, par une économie circulaire. L’intégralité de la chaine de production ainsi que nos modes de consommation doivent être repensés.

 

RÉFÉRENCES

Institut de l’économie circulaire et EY Cleantech & Sustainability, 2015. L’économie circulaire, une trajectoire-clé pour la lutte contre le dérèglement climatique.

Platform for Accelerating the Circular Economy, 2020. THE CIRCULARITY GAP REPORT 2020.

Québec Circulaire, 2021. Le Québec: leader de l’économie circulaire à l’échelle canadienne (quebeccirculaire.org).

 

Écrit par: Claire Druet, Auditrice GES chez Will