Plus tôt cette année, l’organisme à but non-lucratif Forest Trends, qui a comme mission la recherche et la promotion de bonnes pratiques en finance environnementale, a publié son rapport trimestriel sur le sujet du marché volontaire du carbone. Ce rapport explore les plus récentes données sur le marché volontaire du carbone et analyse les tendances et événements à surveiller dans l’année à venir.

Claudie Eustache

Plus tôt cette année, l’organisme à but non-lucratif Forest Trends, qui a comme mission la recherche et la promotion de bonnes pratiques en finance environnementale, a publié son rapport trimestriel sur le sujet du marché volontaire du carbone. Ce rapport explore les plus récentes données sur le marché volontaire du carbone et analyse les tendances et événements à surveiller dans l’année à venir.

Une tendance positive observée est l’augmentation constante dans l’émission et le retrait de crédits volontaires, ce qui dans une perspective globale signifie plus de réductions de GES n’étant pas réalisées par obligation réglementaire. 2017 fût une année record, avec 62,7 millions  de crédits émis et 42,8 millions de crédits retirés. Ces crédits émis en 2017 représentent l’équivalent de la consommation d’environ 150 millions de barils de pétrole. De plus, il faut tenir compte du fait que le nombre de crédits émis est toujours inférieur au nombre actuel de réductions, puisque ce ne sont pas l’entièreté des projets qui participent au cycle complet de validation, vérification et émission de crédits.

Le rapport analyse aussi la production et l’échange des crédits en fonction des programmes de certification volontaire. Le programme de certification auquel participe Communauté Durable, Verified Carbon Standard (VCS) – récemment renommé VERRA- demeure le programme de certification le plus populaire avec 65% des crédits volontaires émis sous celui-ci. Il s’agit aussi du programme le plus important à la fois en volume de crédits et en valeur de transaction.

Sur la question du prix, il est intéressant de noter que malgré un prix moyen oscillant entre 3 et 6 US$/tCO2e, ceux-ci continuent de grandement varier. EM répertorie des prix variant de 0,10 US$ à 70 US$. Les larges entreprises privées multinationales demeurent les plus grands acheteurs finaux. De plus, une revue des divers participants au marché souligne qu’un bas prix n’était généralement pas l’unique critère d’achat et que la présence de bénéfices secondaires tels que le développement économique local et la protection de la biodiversité entre aussi en ligne de compte dans la décision d’achat.

Finalement, concernant les enjeux du marché volontaire à suivre dans la prochaine année, la question de l’interaction entre le marché volontaire et les marchés domestiques réglementés sera de première importance. Une grande variété de formules existe sur les marchés réglementés domestiques et certains d’entre eux intègrent déjà ou sont dans le processus d’intégrer les crédits volontaires dans leur mécanisme. Les enjeux d’un marché réglementaire international pour les signataires de l’Accord de Paris ainsi que du développement en cours d’un marché international pour le secteur de l’aviation (CORSIA) sont aussi à surveiller.