Au cours de la dernière décennie, la pression grandissante sur les entreprises pour réduire leur impact environnemental et l’essor des plateformes numériques ont contribué au développement d’un nouveau modèle économique. Semblable au troc adapté au goût du jour, ce modèle économique présente de nombreux bénéfices pour l’environnement et la société. J’ai nommé : l’économie collaborative. 

Qu’est-ce que l’économie collaborative ? 

L’économie collaborative, économie de partage ou « sharing economy » englobe tous les échanges, monétaires ou non, qui reposent sur le partage, la collaboration et la mutualisation plutôt que la vente, la possession ou la propriété privée. Les échanges de biens, de services, de ressources, de temps et de connaissances sont tous des exemples d’économie collaborative.  

Pourquoi l’économie collaborative est-elle importante ? 

L’objectif de l’économie collaborative est de favoriser les échanges d’égal à égal, de minimiser le nombre d’intermédiaires et de valoriser l’usage au détriment de la possession unique. L’économie collaborative est avantageuse pour les deux parties. D’une part, la limitation des intermédiaires et le partage des coûts entre plusieurs parties permettent de réduire les coûts pour le consommateur. D’autre part, l’offreur a un accès plus direct à son marché.  

Image représentant une entente entre partenaires, symbole d'économie collaborative.

En plus d’être avantageuse pour les parties impliquées dans l’échange, l’économie collaborative est souvent bénéfique pour l’environnement et la société. En effet, ce modèle économique permet de réduire la consommation de biens neufs, ce qui réduit la pression sur les écosystèmes et les ressources naturelles. Également, les biens sont exploités sur toute leur durée de vie, plutôt que d’être laissé à l’abandon dans un placard. Par exemple, saviez-vous que nous achetons des perceuses pour les utiliser en moyenne… 12 minutes? Combien d’objet de ce style possédons-nous, alors qu’un modèle de prêt aurait plus de sens, à la fois pour notre portefeuille et pour notre planète?  

De plus, la hiérarchie horizontale de l’économie collaborative met tous les individus sur un même pied d’égalité. Ainsi, pour remplacer un modèle où tous les consommateurs paient de entreprises pour acheter des biens neufs ou des services, l’économie collaborative préconise les échanges entre individus ou via des PME spécialisées dans le partage des biens. 

Les types d’économie collaborative 

L’économie collaborative prospère lorsqu’une communauté a des besoins complémentaires ou des intérêts communs et lorsqu’il y a un point centralisé, tel qu’un groupe sur les réseaux sociaux, une application mobile, un site web, ou autre moyen de rassemblement.   On identifie deux types d’économies collaboratives très populaires dans le monde: 

  • Les plateformes de partage des transports (covoiturage, services de déplacements et le partage de voitures, ou de bicyclettes). Par exemple, l’application de voiture-partage Communauto (Montréal, Québec, Sherbrooke, Victoriaville…) transforme notre utilisation de la voiture en se focalisant sur son usage, plutôt que sa propriété. Ainsi, de nombreuses voitures ont été retirées de la route et ce modèle contribue à réduire la congestion sur les routes, mais aussi à diminuer les émissions carbone (sur le cycle de vie, grâce à la réduction des embouteillages, etc.); 
  • Les plateformes de location de chambres ou de logement, tel que AirBnb. 

Quant au Québec, l’économie collaborative est partout ! En voici quelques exemples : 

Photo d'une boîte à livre, représentant l'économie collaborative s'opposant à l'économie de la propriété.
  • Les boîtes à livres. Installées dans de nombreux quartiers, les boîtes à livres sont des petites bibliothèques extérieures où on peut prendre un livre gratuitement et y déposer des livres qu’on a chez soi que quelqu’un d’autre pourra lire.  
  • Les épiceries communautaires. Quoique plus rares que les boîtes à livre, il existe des épiceries communautaires un peu partout au Québec. Dans ces épiceries, on peut devenir membre et donner quelques heures de son temps par semaine en échange de très bons rabais sur la nourriture.  
  • Les jardins communautaires. À Montréal par exemple, vous pouvez cultiver des potagers gérés par la ville, à moindre coûts et avec des services associés et mutualisés (terre, accès d’eau, remise ou coffre à outils…) 
  • Les accorderies et les banques d’échanges communautaires de services (BECS). Ce sont des réseaux locaux où les membres échangent du temps, des services, leurs talents et parfois des biens plutôt que de l’argent. 
  • De nombreuses associations. Les associations sont une mine d’or d’économie collaborative. Souvent pour des intérêts communs, les gens sont prêts à donner de leur temps, leurs compétences, leurs ressources et leurs outils pour, en échange, pratiquer à moindre coût leur sport, leur jeu ou leur art selon la nature de l’association.  
  • L’application mobile PartageClub. Sur la base d’un abonnement annuel, vous êtes mis en relation avec vos voisins pour échanger vos objets plutôt que d’en acheter des nouveaux et casser votre tirelire!  

Les Communautés Durables : une économie collaborative 

Solutions Will, spécialiste de la production et de la vente de crédits carbone, contribue à l’économie collaborative de deux façons. Premièrement, la structure de Solutions Will s’inscrit dans un modèle d’économie collaborative. Deuxièmement, Solutions Will finance des projets liés à l’économie collaborative. 

Les Communautés Durables : une structure qui repose sur le partage 

Prenons pour comparatif les plateformes de partage automobile, comme Turo. Le concept de telles plateformes s’appuie sur le fait que la possession d’une voiture est dispendieuse et que les voitures sont inutilisées la plupart du temps. Ainsi, les plateformes regroupent des voitures disponibles pour usage et des gens intéressés à les utiliser, ce qui avantage les deux parties.

D’un côté, les propriétaires qui désirent partager leurs voitures sont plus sollicités grâce à la plateforme, qui a une attractivité plus grande grâce à son volume de véhicules disponibles : un propriétaire de voiture ne louera pas sa voiture aussi facilement s’il son propre site que s’il existe un regroupement de propriétaires comme lui sur une même plateforme. De plus, la somme de tous les usages d’une voiture dans une année rembourse en partie ou en totalité les coûts annuels associés à cette voiture. De l’autre côté, plutôt que de payer des milliers de dollars par année pour les paiements, l’entretien et l’assurance d’une voiture personnelle, les usagers empruntent des voitures en payant par abonnement ou par usage. C’est donc gagnant-gagnant.  

Image représentant une équipe d'aviron, symbolisant l'entraide et l'économie collaborative

Solutions Will sert de rassemblement au même titre que les plateformes de partage de voitures. Ici, le concept de Solutions Will s’appuie, d’une part, sur le fait que les petits émetteurs (PME, institutions, OBNL, etc.) qui implantent des projets pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ne pourraient pas avoir accès à des revenus carbone par eux-mêmes.  

En effet, l’accès au marché volontaire du carbone implique des dizaines de milliers de dollars d’investissement pour l’inscription d’un projet et sa vérification annuelle, sans compter les innombrables heures de travail. D’autre part, de nombreuses grandes entreprises cherchent à compenser leurs émissions de gaz à effet serre en achetant des crédits carbone. Pour faire d’une pierre deux coups, Solutions Will rassemblent des acheteurs de crédits carbone et des centaines de membres qui ont implanté un ou plusieurs projets de réduction de gaz à effet de serre, et permet de connecter ces acteurs complémentaires sur le marché. 

Les membres des Communautés Durables sont donc comme les propriétaires de voiture désireux de partager: plutôt que de soumettre chacun leurs projets de réduction à des standards, comme VCS ou Gold Standard, les membres adhèrent à la Communauté Durable. Le regroupement de tous les les projets des membres dans la Communauté permet d’éliminer complètement les coûts associés à l’accès au marché volontaire du carbone, où sont vendus les crédits carbone.  

Les acheteurs de crédits carbone sont comme les usagers des voitures : à travers Solutions Will, ils ont accès à un portefeuille de crédits carbone locaux, communautaires et qualitatifs pour compenser leurs émissions. Ils contribuent ainsi à financer les projets de réduction de gaz à effet de serre issus de l’économie collaborative. C’est donc encore une fois gagnant-gagnant.  Si le principe d’économie collaborative que Solutions Will arbore vous interpelle, vous pouvez en savoir plus sur notre page dédié à notre modèle d’affaires unique!   

Le financement de projets d’économie collaborative 

Au niveau des membres des Communautés Durables, plusieurs d’entre eux ont adopté le principe de l’économie collaborative dans l’implantation de leurs projets : les matières résiduelles d’une entreprise peuvent servir de matière première pour une autre

Image représentant la gestion des matières résiduelles et l'économie collaborative

Par exemple, l’un de nos membres, au lieu de payer pour l’enfouissement de résidus de verre, les vend à d’autres entreprises qui les utiliseront dans leurs procédés, comme la production de peinture réfléchissante. Pour ces entreprises, les coûts d’acquisition des matériaux s’en trouvent grandement réduits. En bref, travailler durablement, ça peut parfois sauver du temps et de l’argent, si l’on pense en dehors de la boite ! 

Solutions Will encourage et récompense financièrement les projets de revalorisation des matières résiduelles (entre autres), car ces projets réduisent les émissions de gaz à effet de serre associées à l’enfouissement des matières et à la production des matières premières. Si vous avez un projet de revalorisation des matières résiduelles ou si vous désirez en apprendre plus sur ce genre de projet, contactez-nous !  

Le partage: clé de voute de l’économie du futur ? 

Certes, l’économie collaborative ne peut pas répondre à tous les besoins pour le moment. Cependant, il s’agit d’un système économique alternatif prometteur dans le contexte de la crise environnementale et sociale. C’est un changement de paradigme majeur. L’emphase mise sur le partage et l’usage au détriment de la possession individuelle ralentit la course à la consommation et soulage la pression sur les écosystèmes.  

Nous croyons donc que les valeurs de partage, de coopération et d’action climatique, qui sont transmises par l’économie collaborative et Solutions Will, seront de plus en plus mises de l’avant.  

Êtes-vous prêt(e)s à faire partie du changement ? 

Auteurs et rédacteurs de l’article

Anne Ménard
Auditrice GES
Autrice et rédactrice

Raphaël Pittavino-Varitto
Responsable Marketing et Communications Numériques
Rédacteur