«L’économie circulaire est un terme générique pour une économie industrielle, qui est dans sa conception et son intention même, régénératrice et dans laquelle les flux de matière sont de deux types : les nutriments biologiques, qui doivent réintégrer la biosphère convenablement, et les nutriments techniques. Ceux-ci doivent être conçus pour être réutilisés, avec une haute qualité et sans nuire à la biosphère.» .

Voici la définition de l’économie circulaire que propose Ellen Macarthur sur son blog: «L’économie circulaire est un terme générique pour une économie industrielle, qui est dans sa conception et son intention même, régénératrice et dans laquelle les flux de matière sont de deux types : les nutriments biologiques, qui doivent réintégrer la biosphère convenablement, et les nutriments techniques. Ceux-ci doivent être conçus pour être réutilisés, avec une haute qualité et sans nuire à la biosphère.» Repensez le progrès.  

De ce que nous comprenons du concept d’économie circulaire, voici deux exemples appliqués dans le contexte québécois: 

  1. Dans le cadre  de la production de panneaux de bois, une entreprise du Québec; TAFISA recueille les débris de bois en provenance de centres de tris et les rapatrie chez elle.  Par la suite elle les traite et les conditionne en vue de les intégrer, comme intrant (fibre de bois)  dans sa production  de panneaux.  Voici la définition que TAFISA donne de son produit «Un panneau de particules est composé de fibres de bois destinées à l’origine à être mises au rebut, mais récupérées puis liées entre elles par une résine synthétique. Depuis leur apparition sur le marché il y a plus de 40 ans, les panneaux de particules constituent le matériau de base le plus utilisé dans l’ameublement résidentiel et commercial, et sont aujourd’hui le substrat le plus stable, le plus économique et le plus éco-efficace pour les meubles, les produits en bois usiné et les revêtements de comptoir.» Intégré dans un concept de réutilisation du meuble grâce, entre autre, au service offert par Second Cycle, puis avec la récupération du meuble dans sa fin de vie utile et utilisé comme meuble et dirigé vers un centre de tri, en évitant ainsi son enfouissement inutile, le bois retourne en boucle à l’usine TAFISA.  Nous avons ainsi un aperçu appliqué de la boucle de réutilisation optimale et presque sans fin d’une matière noble; le bois.
  2. Une autre entreprise du Québec qui est localisée dans la municipalité de Blainville, RPM Environnement a développé un procédé technologique qui a su donner une seconde vie aux contenants de plastique contaminés aux hydrocarbures. L’usine de transformation est située à Blainville, à quelques minutes de Montréal. Les contenants de plastique éligibles pour la transformation selon les programmes de la SOGHU pour la province de Québec et de «Stewardship» pour la province de l’Ontario sont les formats 1 litre, 4 litres et 20 litres.  RPM Environnement recueille les contenants de plastique auprès des milliers d’établissements du Québec et de l’Ontario qui font individuellement l’effort de les récupérer et de les regrouper pour leur collecte par RPM Environnement.  Ces contenants qui iraient, sinon, tout simplement finir leur vie utile dans nos sites d’enfouissement. Suivant la récupération des contenants, RPM Environnement, tri, met en granule, lave et conditionne le plastique en vue de l’acheminer vers des usines spécialisées qui l’utiliseront comme intrant à la fabrication de nouveaux produits.  Cette utilisation comme intrant remplace l’emploi de résine vierge évitant ainsi l’utilisation de ressources non renouvelables. 

Dans nos deux exemples, le cycle de réutilisation des matériaux permet de petites réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) quand on le compare à la manière de faire avant le changement pour une économie circulaire.  Cette économie circulaire empêche  l’enfouissement de matériaux réutilisables et optimise la consommation de ressources non renouvelables à haute teneur en carbone.    Tout ce cycle (berceau-berceau) de réutilisation des matières permet donc, en parallèle de la pérennité des ressources matières, des réductions d’émissions de GES qui peuvent être «monétarisées» sur les marchés volontaires du carbone.  La récompense carbone devient ainsi un stimulus (signal) économique positif appuyant et soutenant le changement comportemental de consommation/production ce qui renforce en boucle l’économie circulaire.

 

Martin Clermont, président-directeur général, Solutions Will