Les émotions jouent un rôle majeur dans l’orientation des comportements humains [1]. Celles qui sont positives permettent de construire notre résilience et ouvrent nos champs de vision à certaines problématiques : elles nous procurent un sentiment de bien-être [2]. La poursuite du bonheur est ancrée dans la culture occidentale depuis des centaines d’années. On peut chercher le bonheur à l’intérieur de nous-même ou dans des sources externes mais, chose certaine, ce bonheur est prisé par les habitant.es des pays occidentaux. Les émotions négatives, elles, sont moins bien reçues. Nous avons tendance à les repousser, à ne pas les aimer, puisqu’elles ne nous font pas sentir bien [3].

Les changements climatiques ne dérèglent pas seulement le climat, ils ont aussi des impacts sur nos émotions. Certain.es ressentent des émotions négatives selon toute une gamme d’intensité lorsqu’elles et qu’ils pensent aux conditions climatiques dans lesquelles les humains devront évoluer.  Ces émotions sont associées à la peur, à la culpabilité, à la tristesse, à l’impuissance et à la colère [4]. Pour certaines personnes, faire son épicerie et se déplacer devient une source de culpabilité et de stress. Selon un sondage réalisé par la firme Ipsos, 59% des Canadien.nes répondant.es âgé.es de 18 à 29 ans éprouvent de l’éco-anxiété [5].

De plus, la communication au sujet des changements climatiques est majoritairement constituée de discours et de mots alarmistes qui induisent des sentiments de peur et d’impuissance. On peut parfois arriver à la conclusion qu’il est trop tard pour renverser la tendance (alors que ce n’est pas le cas!). Néanmoins, la recherche démontre que cette peur semble renforcer la volonté d’agir chez les gens qui la ressentent [1].

 

Il est ainsi possible de canaliser ce stress et cette nervosité face à ce défi d’envergure en actions qui nous feraient se sentir bien et qui feraient du bien à la planète!

Plusieurs recherches démontrent que l’intégration de gestes concrets pour le climat dans son quotidien de façon individuelle et/ou collective génère diverses émotions positives. On peut ressentir de la fierté, du bonheur et un sentiment d’utilité par exemple. Puis, lorsque l’on ressent ce genre d’émotions à la suite d’une action posée, on a tendance à le reproduire et même d’en adopter de nouveaux. On peut trouver de nouvelles sources de plaisir par la découverte de nouvelles recettes ou par des déplacements plus agréables et en général, on se sent plus connecté à la nature [4]. L’observation des changements concrets en rapport à nos actions peut nous faire prendre conscience que nous faisons un peu plus partie des solutions et un peu moins du problème [6].

Impliquez votre entreprise dans la décarbonation et contribuez au sentiment d’appartenance de vos employés!

Il est également important de se rappeler que notre statut d’individu ne nous permet pas d’avoir entièrement contrôle sur les plus grands contributeurs aux émissions de carbone atmosphérique. Certaines personnes peuvent choisir de conduire une voiture électrique ou de ne pas avoir de voiture du tout, mais ils ne peuvent pas choisir de fermer l’entièreté des usines de charbon. Ainsi, afin de se sentir mieux dans ce défi climatique, on peut choisir d’appliquer les actions qui sont les plus importantes pour nous, qui résonnent le plus avec nos valeurs et qui se positionnent dans notre périmètre de faisabilité [7]. Bien que ce stress ressenti envers les changements climatique puisse agir comme moteur d’action pour certaines personnes, il peut se transformer en anxiété pour d’autres et avoir des impacts négatifs sur leurs activités journalières [8].

Les actions individuelles sont souvent à portée de main, mais elles ne brisent pas forcément l’isolement qu’on peut ressentir face aux émotions liées aux changements climatiques. La clé pour se sentir moins seul.e est de s’impliquer dans des groupes ou dans des collectifs dont l’action climatique est au cœur de la mission. L’individualité comporte des limites. Chacun de nous joue un rôle dans un plus grand mouvement vers un changement systémique. On peut observer et ressentir ce rôle important que l’on joue lorsqu’on se joint à des mouvements collectifs dont les valeurs collent à notre personne. En plus de se sentir utile et important.e dans cette transition vers un climat sécuritaire pour toutes et tous, on participe directement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre qui sont l’une des principales causes des changements climatiques.

S’impliquer dans une cause sociale, écologique et économique devrait nous apporter de la satisfaction et parfois même de la légèreté en diminuant le poids qu’on peut porter sur ses épaules. S’entourer de gens avec qui nous pouvons parler ouvertement des enjeux et de notre vision peut aider à se sentir moins seul.e. L’action climatique est une source de bonheur et de valorisation personnelle qui s’aligne avec le bien commun. Poser des gestes concrets pour le climat, ça fait du bien!

 

Suggestions de contenu:

Unpointcinq: Média québécois dont la mission est la communication positive de l’action climatique.

Citoyens du futur: web-série qui aborde des enjeux climatiques et certaines solutions par la vision de cégépiennes et cégépiens et expert.es québécois.es.

Sacred Balance : Rediscovering our place in nature : Livre de vulgarisation scientifique en sciences environnementales écrit par David Suzuki ponctué de réflexions quant à la place qu’occupe l’humain dans son environnement.

 

Texte écrit par:

Alexie Roy-Lafontaine, Rédactrice scientifique pour le web et les réseaux sociaux

Alexie Roy-Lafontaine

Alexie Roy-Lafontaine

Rédactrice scientifique pour le web et les réseaux sociaux

Autrice de l’article