L’holocène, qui est une ère géologique, a débuté il y a 12 000 années. Elle est une période exceptionnelle pour la prospérité de l’humanité. C’est dans cet environnement que l’agriculture et les différentes sociétés complexes se sont développées.

L’holocène, qui est une ère géologique, a débuté il y a 12 000 années. Elle est une période exceptionnelle pour la prospérité de l’humanité. C’est dans cet environnement que l’agriculture et les différentes sociétés complexes se sont développées. Toutefois, depuis 1950 quelque chose de significatif a changé : L’action et l’impact des activités humaines. Pour la première fois, les caractéristiques d’une ère géologique peuvent être directement associées à l’homme. Ce que certains appellent l’ère de l’anthropocène, une planète façonnée par les humains.

Une série de graphiques portant sur l’évolution de la consommation d’eau douce, du parc automobile, de l’exploitation des ressources marines et de la progression du taux de CO2 et de méthane, publiés dans le récent livre Plaidoyer pour l’altruisme de Matthieu Ricard, indiquent que le début des courbes de croissance de ces graphiques se situe autour de 1950. Ce point, les scientifiques l’ont nommé la grande accélération, c’est-à-dire la grande accélération de facteurs qui ont un impact significatif sur l’environnement.  

Le concept de limite planétaire fut introduit en 2009 par le suédois Johan Rockström, du Stockholm Resilience Center, avec 27 autres scientifiques dont le prix Nobel Paul Crutzen prix Nobel. Voici une liste de limites planétaires à ne pas franchir :

1.  Le changement climatique, que nous avons abordé amplement dans nos précédents blogues;

2.  La diminution de la couche d’ozone;

3.  L’utilisation des sols (agriculture, élevage, exploitation des forêts);

4.  L’utilisation de l’eau douce;

5.  L’appauvrissement de la biodiversité;

6.  L’acidification des océans;

7.  Les entrées d’azote et de phosphore dans la biosphère et les océans (comptabilisés comme 2  changements environnementaux);

8.  La teneur de l’atmosphère en aérosols;

9.  La pollution chimique.

Le graphique suivant permet de constater la progression fulgurante depuis 1950, c’est la grande accélération. On observe qu’aujourd’hui déjà 3 limites planétaires ont dépassé un seuil ou il risque de se produire des basculements potentiellement irréversibles. Ces trois limites sont : Le changement climatique, l’appauvrissement de la biodiversité et le flux d’azote.

Figure I : The Danger of Crossing “Ecological Planetary Boundaries”, Mathieu Ricard

Martin Clermont, président-directeur général, Solutions Will 

Références :

Stockholm Resilience Center

Johan Rockström, Nature 2009

Blogue Matthieu Ricard

Matthieu Ricard. Plaidoyer pour l’altruisme: la force de la bienveillance, NiL, éditions, Paris 2013. ISBN 978-2-84111-623-2, chapitre 41.