Par: Cassandre Clermont, étudiante en biochimie et médecine moléculaire

Le réchauffement climatique est un phénomène récent causé par l’augmentation anormale des gaz à effet de serre. C’est l’industrialisation des sociétés qui a entrainé une surproduction de ses gaz. La principale conséquence est que ce surplus s’accumule dans l’atmosphère et provoque une augmentation de la température.

Selon l’Organisation Météorologique Mondiale, le réchauffement climatique se fait de plus en plus ressentir. En effet, entre 2015 et 2019, une augmentation de 1.1 °C de la température moyenne mondiale a été observée en comparaison avec la période de 1850 à 1900 [1]. Cela représente un changement majeur qui a été lié à des augmentations importantes de la fréquence, de l’intensité et de la durée des vagues de chaleur [2]. Ces vagues sont néfastes pour la santé des populations, car elles entraînent des problèmes de morbidité qui sont les effets reliés à une maladie et de mortalité [2].

L’impact des canicules sur la santé peut aller de troubles mineurs jusqu’à mortel. Les problèmes de santé les plus fréquents à court terme sont l’épuisement, la déshydratation et le coup de chaleur. Cependant, le coup de chaleur est l’effet le plus grave puisqu’il peut survenir soudainement et provoquer la mort dans un court délai si la personne n’est pas traitée [3].

Certains groupes de personnes sont plus vulnérables comme les très jeunes enfants et les personnes âgées [2]. Lors de canicule, le risque de mortalité et de morbidité augmente chez les gens de 65 ans et plus, encore plus pour ceux de 75 ans et plus [2]. Selon une étude publiée dans le American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine [4], il a été observé que lors de vagues de chaleur, il y a une augmentation des admissions dans les hôpitaux pour problèmes respiratoires. Cela indique que les personnes ayant des problèmes respiratoires et cardiovasculaires sont plus à risque d’être affectées. Cette étude a également remarqué qu’une chaleur excessive semble avoir plus d’impact sur la mortalité que la morbidité d’une population [4]. Ceux avec des maladies chroniques sont aussi plus susceptibles à des conséquences néfastes puisque l’exposition à des chaleurs extrêmes entraîne l’exacerbation de ces maladies [5]. Selon un article du International Journal of Environmental Research and Public Health, les femmes enceintes ainsi que le fœtus sont aussi plus vulnérables face à des températures inhabituellement élevées. En effet, cela peut avoir un impact sur la durée de gestation, le poids à la naissance, causé une augmentation du stress néonatal et même une augmentation du risque d’enfants mort-nés [6].

Dans le Clinical Journal of American Society of Nephrology, il a été observé qu’une exposition à long terme à une chaleur élevée avec un effort physique et une hydratation insuffisante peut causer le développement d’une néphropathie [5] qui entraîne une détérioration des reins. Cette maladie est généralement observée chez les personnes diabétiques, cependant la néphropathie due à une chaleur excessive pourrait être considérée comme une des premières épidémies [5] causées par le réchauffement climatique.

Plusieurs endroits sont plus susceptibles d’être affectés par les vagues de chaleur, il y a les régions tropicales et subtropicales du monde puisqu’elles sont déjà si chaudes qu’une augmentation de température peut avoir un grave impact. Déjà une augmentation de l’indice de chaleur a été observé dans certains pays et il est prévue que l’indice de chaleur dépassera le seuil critique d’adaptabilité de l’humain [7] qui est la capacité du corps à réguler sa température interne face à une température externe plus élevée. Si ce seuil est dépassé, cela causerait des conséquences mortelles. Également, les pays en voie de développement et sous-développés sont plus vulnérable puisqu’ils possèdent moins ou aucune ressources pour gérer les problèmes reliés à cette situation. Les régions sous-développées pourraient être encore plus à risque de mortalité [7], ainsi que les régions avec des populations vieillissantes.

Même le Québec en ressent les effets malgré le fait que le climat moyen est plus frais. Pendant l’été 2010 et 2018, des vagues de chaleur ont touché la province et ont engendré une augmentation d’admissions à l’urgence, d’hospitalisations et de décès [8].

Bref, le réchauffement planétaire a un impact direct sur la santé des individus. Il serait pertinent d’effectuer des études pour mieux évaluer l’impact d’une exposition à des chaleurs extrêmes à long terme sur la santé des individus.