Quelles sont les racines historiques de la crise écologique? Selon Lynn White Jr., le Judéo-Christianisme à pu avoir un impact, notamment en terme d’héritage idéologique et de relation avec la nature. Explications.
La Thèse de Lynn White Jr sur le Judéo-Christianisme et le ‘Désenchantement du Monde
L’historien américain Lynn Townsend White (1907-1987), lui-même presbytérien, n’était pourtant pas un ennemi du christianisme. Mais, en publiant dans la grande revue américaine Science l’article « Les racines historiques de notre crise écologique », en mars 1967, ce médiéviste spécialisé dans l’histoire des techniques allait ouvrir une controverse qui, aujourd’hui encore, reste vive.
Dans son livre sur Les racines historiques de notre crise écologique, Lynn White Jr fut le tout premier à soutenir que le changement de perspective introduit par le judéo-christianisme avait ouvert la porte au « désenchantement du monde », au matérialisme et à un nouveau dualisme matière-esprit aux effets écologiques délétères.
Réflexions sur l’Article Fondateur de White et son Influence sur l’Écologie Moderne
Carl Pope, qui de 1993 à 2010 fut directeur exécutif du Sierra Club, l’une des plus anciennes associations militant pour l’environnement rapporte que « toutes les personnes de ma génération ont été profondément influencées par l’article de White et en tirent la même leçon : que nous continuerons à avoir une crise environnementale aggravée si nous ne rejetons pas l’axiome chrétien affirmant que la nature n’a d’autre raison d’exister que pour servir l’humanité. »
Cette prise de position de Lynn White Jr a fait référence pour toute une génération d’écologistes.
Réponse de l’Église Catholique : Le Regard du Pape François dans Laudato si
Le pape François a répondu a ce lien entre judéo-christianisme et crise écologique et 2015. Il a réagit à cette problématique dans son encyclique Laudato si’ (2015) : c’est la réponse de l’Église catholique à White…48 ans plus tard !
Déconstruction des Stéréotypes et Appel à une Nouvelle Relation avec la Nature
« Nous ne sommes pas Dieu. La terre nous précède et nous a été donnée. Cela permet de répondre à une accusation lancée contre la pensée judéo-chrétienne : il a été dit que, à partir du récit de la Genèse qui invite à ‘‘dominer’’ la terre (cf.Gn 1, 28), on favoriserait l’exploitation sauvage de la nature en présentant une image de l’être humain comme dominateur et destructeur. Ce n’est pas une interprétation correcte de la Bible, comme la comprend l’Église. Ce travail suppose une conversion du regard sur la nature, profondément inspirée par l’intuition franciscaine (François D’Assise) de communion et de fraternité avec l’ensemble du vivant. »
Après avoir listé la relation historique entre judéo-christianisme et crise écologique, le message moderne semble unanime: vivre en harmonie avec le vivant. Oui, mais par où commencer? Réduire les émissions de gaz à effet de serre est définitivement l’un des objectifs clés pour vivre en harmonie avec la nature.
Réduire les Émissions de GES : Initiatives Individuelles
Les changements climatiques qui frappent fortement l’imaginaire et le portefeuille des individus, des entreprises, des États et de leurs dirigeants se traduit par une seule directive et mission : « Il faut réduire les émissions de GES ! ».
Quand, comment, de quelle façon ? Ça dépend de qui et de quoi on parle.
Stratégies Personnelles pour un Avenir Plus Vert
Au niveau individuel, les façons usuelles sont bien connues : utiliser les transports alternatifs ou le covoiturage, favoriser les circuits courts de consommation, manger moins de viande, limiter les voyages, bref ralentir de façon significative sa consommation et passer d’une culture égocentrée à une culture dite du bien commun.
Ce n’est pas une mince tâche, surtout pour les gros consommateurs d’énergie. Comme dit la Dre Milena Buschs de l’université de Leeds, professeure associée en durabilité, économie et transitions à faible teneur en carbone, « Si nous voulons lutter contre le réchauffement, cela peut être une bonne idée de cibler en premier lieu ceux qui utilisent le plus d’énergie » (Nature Energy, July 2023). Son équipe a calculé qu’en Europe le top 20% de ces consommateurs génère près de 50% de de la consommation totale de l’énergie, notamment à cause de leurs trajets en avion. L’indicateur multifactoriel est donc, et ce n’est pas surprenant, le niveau de revenu.
Décarbonation des Entreprises : Défis et Opportunités
Au niveau corporatif, le GIEC et l’AIE (Agence internationale de l’énergie) jugent important d’agir tant sur la demande que sur l’offre. Au cœur de ces questions, il y a toute une série de normes (attestations, certifications, accréditations, etc.) qui sont délivrées par des compagnies ou des organismes privés, comme par exemple des OBNL.
Les grandes familles décisionnelles de la réduction de ses émissions de GES :
- Obligation réglementaire ou législative
- Obligation par le marché et/ou secteur d’activité
- Perception de valeur: vu comme un investissement ou un avantage compétitif, et non comme une dépense. C’est un positionnement de marque pour cibler un segment de marché et se distinguer de la concurrence par une offre écoresponsable et haut de gamme. D’ailleurs, de plus en plus de consommateurs considères l’impact écologique de leurs achats dans leur prise de décision finale.
- Conviction écologique: idéalisme écologique, propre aux valeurs corporatives et à la mission d’entreprise. Le comité exécutif d’une entreprise orientera fortement les convictions écologiques de l’entité.
Dans tous les cas, on va vouloir faire connaître les résultats de cette réduction. Nous proposons notamment une offre pour soutenir la diminution des émissions corporatives en débloquant une source de revenu unique au Canada !
En incitant des PME et OBNL qui réduisent leurs émissions de GES à se joindre à son modèle de transition énergétique, nous agissons sur l’offre de façon directe. C’est sa porte d’entrée pour qualifier et générer des crédits carbone qui seront vendus sur le marché international.
Obstacles à la Réduction des Émissions de GES
Les entreprises se rendent compte qu’elles ne sont pas équipées pour quantifier, qualifier, auditer leurs efforts de réduction. En tout cas que c’est extérieur à leur « core bussiness ». Elles se rendent compte aussi que faire quantifier leurs réductions par une firme externe et les transformer en CC comporte des coûts et un processus qui repose non seulement sur la crédibilité de la firme « quantificatrice » [ce n’est pas pour rien que c’est un terrain de jeu que les firmes comptables veulent contrôler], mais aussi sur le programme et le registraire « certificateur » qui, à défaut d’être reconnu internationalement, produira des CC de seconde zone.
Opportunité transitoire: les crédits carbone
Finalement, la monétisation de leurs réductions de GES est une façon de financer leurs projets de réductions.
Les réductions qualifiées, quantifiées, sérialisés et vérifiées sont ainsi converties en crédits carbone volontaires. Comme l’explique l’AMF, « ces crédits sont basés sur des projets de réduction d’émission ou de retrait de GES. Ils sont généralement achetés par des citoyens ou des entreprises désirant compenser leurs émissions sur une base volontaire. »
Ils peuvent prendre différentes formes et ne remplacent pas la réelle diminution des GES. Mais ils peuvent inciter à une contribution supplémentaire à la décarbonation dans une phase de transition comme celle que l’on traverse.
Vous souhaitez devenir carboneutre ou viser le net zéro? Solutions Will propose des crédits carbone nord-américain, communautaires et encourageant l’innovation verte. De plus, ils sont vérifiés VERRA et certifiés VCS (Verified Carbon Standard), l’un des programmes de certification les plus connus au monde.
Auteurs et rédacteurs
Jean-François Léonard
Vice-président, affaires publiques et gouvernementales
Raphaël Pittavino-Varitto
Responsable Marketing et Communications Numériques