La pandémie mondiale qui affecte depuis un an l’ensemble des économies et des sociétés a permis d’observer qu’un virus avec un taux de létalité estimé entre 0,5 et 1 % [1] a amené à des défis extraordinaires en santé publique partout à travers la planète. Ces nouveaux défis ont frappé de plein fouet les pays développés en affectant non seulement leurs systèmes de santé publique, mais également l’économie et la santé mentale des différentes populations.

Au cours de ces dernières années, les impacts du changement climatique se sont faits grandissants avec entre autres l’aggravation et l’intensité des vagues de chaleur et de smog. L’OMS a estimé que 24% des décès en 2016 dans le monde étaient attribuables à des facteurs environnementaux qui sont modifiables, dont une large partie pourraient être influencés par le changement climatique [2]. Cela suggère que des défis de plus grande envergure attendent la population mondiale. Nous allons regarder brièvement l’impact du réchauffement planétaire sur les maladies infectieuses afin de mieux comprendre ses conséquences sur la santé publique.

Les maladies infectieuses varient selon les régions et contribuent grandement à la morbidité de la population. Depuis quelques années, on observe l’émergence et la réémergence de plusieurs maladies infectieuses de façon plus fréquente dans le monde [3]. Par exemple, le paludisme qui affecte sévèrement l’Afrique subsaharienne, la maladie à virus Ébola en Afrique de l’Ouest en 2014, le virus de la dengue en Amérique du Sud en 2019, le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient en Arabie saoudite en 2012 et plusieurs autres.

Ce phénomène est influencé entre autres par le changement climatique. En effet, la température a un impact direct sur la survie et la persistance des vecteurs de maladies contagieuses ou des pathogènes. Donc, l’augmentation des températures, ainsi que l’aggravation des précipitations ou de la sécheresse selon les régions et une hausse de la fréquence et de la gravité des épisodes météorologiques extrêmes ont un effet sur ces maladies [4].

Par exemple, le virus du Nil occidental est influencé de manière favorable par l’augmentation des températures et par la sécheresse. Pour le paludisme et la dengue, c’est la hausse de la température et des précipitations. Pour la borréliose de Lyme et l’encéphalite à tique, c’est l’aggravation des précipitations avec une augmentation de l’humidité et de la chaleur extrême [5]. De plus, ces divers changements climatiques et géographiques, peuvent altérer les variantes génétiques des pathogènes et mener à l’émergence de souches adaptatives [4].

Cette hausse de température peut mener à l’expansion de la distribution géographique des maladies, dont la propagation du sud vers le nord de maladies [6]. Au Canada, la maladie de Lyme et l’encéphalite à tique risque de devenir une menace de plus en plus présente avec des conséquences graves pour la société. Il y a également le risque d’augmentation de cas d’infections causés par le virus du Nil occidental [5].

Bref, le changement climatique cause une recrudescence de certaines maladies infectieuses. Les conséquences importantes reliées aux mesures sanitaires pour contrôler le nombre de cas de COVID-19, suggèrent qu’il serait pertinent d’établir des plans d’action en préventif pour les maladies reliées au réchauffement planétaire et ainsi éviter d’être dans une situation continuelle de crise sanitaire mondiale. Sur le même continuum, la fonte du pergélisol pose la même problématique parce qu’elle va permettre la libération de de virus et de bactéries qui sont en dormance actuellement.

 

Écrit par:

Cassandre Clermont, Recherchiste