Tout comme tous autres produits ou services, le prix des crédits du carbone est déterminé par la jonction de l’offre et de la demande. Contrairement au marché réglementé ou l’offre et la demande sont régis par une réglementation complexe, dans le marché volontaire, elles se transigent par les transactions libres sur le marché. Attardons-nous d’abord à comprendre l’offre et la demande pour ensuite s’attarder à la fixation des prix.

Tout comme tous autres produits ou services, le prix des crédits du carbone est déterminé par la jonction de l’offre et de la demande. Contrairement au marché réglementé ou l’offre et la demande sont régis par une réglementation complexe, dans le marché volontaire, elles se transigent par les transactions libres sur le marché. Attardons-nous d’abord à comprendre l’offre et la demande pour ensuite s’attarder à la fixation des prix.

L’offre

L’offre de crédits du carbone volontaire (VCU) couvre un large spectre. Des standards contrôlent la légitimité des crédits du carbone par la vérification des réductions effectives, l’additionnalité, l’enregistrement des crédits et leur utilisation unique. Certains standards ont une présence régionale alors que d’autres sont reconnus internationalement. Nous ne considérerons ici que ceux ayant une présence internationale. Le 9 mai 2013 à Londres, le magazine Environmental Finance and Carbon Finance a nommé Verified Carbon Standard (VCS) comme le fournisseur préféré de méthodologies et de standards régissant les projets carbone volontaires pour leur quatrième classement annuel du marché mondial volontaire du carbone. En 2012, 61 % des crédits volontaires furent sous VCS. Selon le State of the Voluntary Market 2013 établi par Ecosystem Marketplace, APX était le registraire de 52 % des crédits émis. Le nombre de projets certifiés par des standards internationaux reconnus est en croissance, mis encore relativement limité en raison des coûts d’enregistrement et de vérification rigoureux exigés de ceux-ci, ce qui en garantit la qualité.

La demande

La demande pour les VCU est principalement motivée par la décision volontaire de poser des gestes pour la lutte aux changements climatiques. Ecosystem Marketplace a réalisé un sondage auprès de 320 entreprises pour le rapport State of the Voluntary Market 2013, ce sondage identifiait la motivation des acheteurs relativement à l’achat de VCU en 2012 :

Responsabilité sociale corporative (RSC) : 34 %

Démonstration d’un leadership environnemental : 26 %

Anticipation de la réglementation : 19 %

Relations publiques, image de marque : 10 %

Mission environnementale, philanthropie : 9 %

Ceci démontre que 60 % des achats sont motivés par la RSC et le leadership. 81 % basent leur décision de manière totalement volontaire alors que seulement 19 % sont motivés par l’anticipation de la réglementation.

De plus, Eokom Research a publié en mars 2013 une étude qui inclut les résultats d’un sondage auprès d’entreprise de taille moyenne en Allemagne, en Autriche et en Suisse, 70 % des chefs de la direction (CEO) interrogés croient que d’agir de manière responsable est aussi financièrement rentable. Toutes ces observations illustrent les fondements du marché volontaire et constituent la force qui établit la demande pour les crédits volontaires du carbone.

La tendance du prix

Les prix des transactions individuelles varient énormément en raison de variables telles que le nombre d’unités de chaque transaction, le standard utilisé, le type de projet et le vendeur de la chaîne d’approvisionnement. Le State of the Voluntary Market 2012 indique que les cinq types de projets comportant les prix les plus élevés sur le marché sont majoritairement l’énergie renouvelable : solaire (33.8 $/t eCO2), biomasse (12 $/t eCO2), méthane et autres (9 $/t eCO2), efficacité énergétique (9.2$ /t eCO2) et éolienne (8.7 $/t eCO2). Ces observations sont basées sur les données répertoriées auprès de 200 vendeurs de crédits, bourses et registres.

En résumé, l’analyse des transactions compilées par des organisations indépendantes sur une période de quelques années démontre un prix moyen de 16 $/t eCO2, avec les prix les plus élevés pour des crédits de qualité; la qualité tant définie par des projets ayant un meilleur impact social, étant en efficacité énergétique et diminuant les rejets par enfouissement, et en Amérique du Nord. L’écart total de variation des prix se situe entre 0.60 $ à 120 $ par VCU. Les prix sont directement liés à la qualité des crédits. La qualité est d’abord liée à l’impact social du projet et à des variables telles que le standard et le registre utilisé, la localisation et le type de réductions. Il y a de fortes raisons de croire que les prix des crédits du carbone du marché volontaire vont croître au cours des prochaines années.

Serge Bujold, conseiller stratégique à la gestion de projet. Solutions Will