Cet article présente brièvement l’évolution des émissions de GES du Québec des secteurs du transport, des matières résiduelles, et des bâtiments commerciaux et institutionnels. Il présente aussi le total des GES produits entre 2013 et 2019, soit depuis la mise en vigueur du Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (SPEDE).     

Le total des émissions en 2019 est de 84 318 kt CO2e. Le secteur qui produisait le plus d’émissions de GES au Québec était celui des transports (routier, aérien, maritime, ferroviaire et hors route), qui est évalué à 36 518 kt C

O2e, soit 43,5% du total. Ensuite suivent les matières résiduelles avec 6 584 kt CO2e, soit 9% du total. Et enfin le secteur commercial et institutionnel (chauffage des bâtiments) qui est estimé à 4 925 kt CO2e, soit 6% du total.

La tendance globale d’émissions de GES au Québec

De 2013 à 2019, les émissions québécoises de GES ont augmenté de 2,2 %, passant de 82 493 kt CO2e en 2013 à 84 318 kt CO2e en 2019. Globalement, on observe une baisse variable pendant les 4 premières années (2013-2016) suivie d’une augmentation de 2 500 kt CO2e en 2017. Le niveau des émissions du Québec se maintient pour 2018 avec 83 040 kt CO2e. Ensuite, il augmente à 84 318 kt CO2e en 2019 comme on peut le voir dans la figure 1. Depuis 2014 l’augmentation des GES est liée principalement à la croissance du transport de marchandises.

 

émissions de GES au Québec - émissions totales

Figure 1 : Les émissions de GES du Québec (2013-2019).

 

Le transport, principal secteur contributeur aux émissions de GES au Québec

Au Québec, le secteur des transports est le principal émetteur de GES. Ses rejets ont atteint 36 518 kt CO2e en 2019, soit 43,3% des émissions totales des GES. Entre 2014 et 2019, il y a eu une augmentation de  9,5% (figure 2). Cela s’explique par l’engouement pour les gros véhicules personnels et la croissance du transport de marchandises.

émissions de GES au Québec - secteur du bâtiment

Figure 4 : Les émissions de GES du Québec liées aux bâtiments commerciaux et institutionnels (2013-2019).

 

Les GES des matières résiduelles : l’enfouissement des déchets municipaux comme cause principale

Le secteur des matières résiduelles a généré 6 584 kt éq. CO2e majoritairement sous forme de méthane (CH4). L’enfouissement des déchets municipaux est responsable à lui seul de 91,0 % des émissions de ce secteur en 2019, soit 6 000 kt éq. CO2

Comme indiqué à la figure ci-après, on observe une variation des émissions de 2013 à 2015 pour atteindre un pic en 2016 et amorcer une diminution des émissions jusqu’en 2019.  Elles sont alors passées de 6 996 à 6584 kt éq. CO2, soit une diminution de 6 %.  Cette baisse résulte principalement de la mise en place de système de captage des biogaz dans plusieurs grands sites d’enfouissement municipaux avec, dans certains cas, récupération de l’énergie. À noter que des quantités importantes de matières résiduelles recyclées (papier mixte) exportées en ballots dans des pays comme la Chine ou l’inde ont été trouvés. Elles sont dotées d’un taux de contamination de 25% donc mélangés avec d’autres matières principalement le plastique, ce qui est largement au-dessus de la limite légale dans ces pays. Au moins 100 000 tonnes de plastique non recyclable ont été envoyées en Inde depuis le Canada dans des ballots de papier mixte. La difficulté est qu’il n’y a pas de traçabilité pour les matières vendues à l’extérieur du Canada.

émissions de GES au Québec - secteur des matières résiduelles

Figure 3 : les émissions de GES du Québec liées aux matières résiduelles (2013-2019).

 

Intéressé par les questions sur les matières résiduelles? Découvrez notre autre article sur la gestion des matières résiduelles ici.

 

Augmentation des émissions de GES des bâtiments commerciaux et institutionnels : les énergies fossiles responsables

Dans le secteur commercial et institutionnel, les émissions ont augmenté de 16,50 % entre 2013 et 2019 (de 4 260 kt éq. CO2 en 2013 à 4 925 kt éq. CO2). On remarque une augmentation des émissions de GES quasi continue depuis 2013 avec une légère diminution entre 2017 et 2018 comme on peut le voir dans la figure 4. Cette augmentation est causée par l’utilisation des énergies fossiles pour le chauffage des bâtiments comme le gaz naturel, le mazout, le propane, etc. Ces énergies fossiles demeurent largement répandues. Les variations de la température hivernale peuvent aussi avoir eu une influence sur les émissions de GES de ce secteur.

émissions de GES au Québec - secteur du bâtiment

Figure 4 : Les émissions de GES du Québec liées aux bâtiments commerciaux et institutionnels (2013-2019).

 

Quelle conclusion pour les émissions de GES au Québec, entre 2014 et 2019?

Depuis la mise en place du SPEDE au 1er janvier 2013, les émissions de GES au Québec ont essentiellement suivi une courbe d’augmentation jusqu’à l’année 2019. Les secteurs du transport et du bâtiment commercial et institutionnel sont à la hausse. L’on constate aussi une baisse du secteur de de la gestion des matières résiduelles. Enfin, un enjeu récent portant sur la finalité de la collecte sélective, du tri et de l’exportation de matières recyclées, entre autre, soulève quelques questions.

Djamil Riadh Debbouz

Djamil Riadh Debbouz

Quantificateur de GES

Auteur de l’article